Après la guerre de l’opium, opposant l’Angleterre et la Chine pour le commerce du thé, la Chine et son gouvernement instable doivent léguer un comptoir commerciale aux anglais. L’archipel de Hong-Kong est donné et devient une colonie Britannique. Dans le contrat alors signé, il est précisé que l’archipel appartiendrait aux Anglais pendant “99 ans”; cependant, le négociateur britannique pensait ces termes comme une manière de dire “pour toujours”. Mais il s’avère que, 99 années plus tard, la Chine est venue toquer à la porte de l’Angleterre pour lui demander son dû. Margaret Thatcher, première ministre de l’époque, rencontre Deng Xiao Ping à Hong-Kong en 1984, en prévision de la fin du bail en 1997, et pose les termes de la restitution devant les caméras; Hong-Kong, malgré son appartenance à la Chine, doit garder sa langue (le cantonnais), sa monnaie (le dollar Hong-Kongais), son gouvernement multipartite, ainsi que sa liberté de culte, ce que Thatcher défini comme une liberté fondamentale. Xiao Ping accepte, et ces règles se doivent d’être appliquées et respectées jusqu’au 1er Juillet 2047. En attendant, la Chine doit laisser Hong-Kong indépendante, même si techniquement la ville mondiale est incluse dans les frontières, donc ne peut se considérer comme indépendante. Cependant, les actions récentes de la Chine démontre une certaine impatience de la part du gouvernement communiste.
Il semble opérer une guerre culturelle sur la population de Hong-Kong, qui jusqu’à récemment possédait l’avantage immunitaire d'être la ville la plus productive et riche de Chine. Mais lorsque des villes comme Beijing ou Shanghai dépasse Hong-Kong, la ville est soumise à la Chine, sans pouvoir se défendre. La Chine tente d’imposer le mandarin comme langue nationale, essaie de contrôler les élections, construit le pont marin le plus long du monde (55 km de long) pour relier l'île au continent, de manière à faire de Hong-Kong une ville purement chinoise. Mais la question que l’on est en droit de se poser est celle de la liberté de culte que Margaret Thatcher a tenu à préserver.
Hong-Kong possède deux cathédrale chrétienne: une anglicane et une catholique, pour une population comprenant 11% de chrétiens. Pour ce qui est de la religion catholique, Hong-Kong est un diocèse à part entière, établi lors de l’arrivée des Anglais dans leur nouvelle colonie. L’évêque actuel est Michael Yeung Ming-cheung. L’église fut construite en 1883, après que après que l’église de Hong-Kong ait été détruite lors d’un incendie. L’architecture respecte les codes du Gothic Revival anglais, né de l’adoration du gothique par les architectes de l’époque Victorienne, et plus largement de l’Angleterre du XIXème siècle. Comparé à l’architecture compacte et moderne, tendant à s’étendre vers le ciel et fortement influencé par le Feng-Shui, la cathédrale semble comme une niche au pied du siège de HSBC. Mais malgré le prix incroyablement élevé de l'immobilier, qui permet un taux d’imposition plus léger en contraste, la cathédrale est un des rares bâtiments protégé et conservé par la ville, ainsi qu’un artefact marquant le passage d’une centaine d’années des Anglais dans la ville. Les proportions de l’église sont de 80 mètres de long sur 40 de large, et 23 en hauteur, avec une tour de 33 mètres. La forme est en croix latine, classique pour un édifice gothique. L’autel de Saint Joseph est une partie importante de l’église: offerte par Victor Emmanuel II d’Italie, son origine Italienne a convaincu les japonais de ne pas détruire l’église, du fait de leur alliance avec l’Italie durant la Seconde Guerre mondiale. Enfin, la cathédrale contient deux reliques: la relique des 120 martyrs de Chine, et la relique du Pape Jean-Paul II contenant ses cheveux. Cette relique symbolise la volonté du Pape de visiter la Chine, voyage impossible et longtemps repoussés pour causes des nombreuses tensions entre le pays et le Vatican.
Le samedi 22 septembre 2018, le Pape a annoncé un accord provisoire entre la Chine et le Vatican, concernant la nomination par le gouvernement de certains évêques indépendamment du Vatican, qui seront désormais reconnus. Il existe, en Chine, une église dite “souterraine” (de douze millions de croyants) qui n'est pas reconnue par Pékin, avec 30 évêques, reconnus par le Vatican. Un des anciens évêques de Hong-Kong, connu pour son aversion assumée pour le gouvernement chinois, critique l’accord, prétendant qu’il ne fera que renforcer l’emprise de Pékin sur les catholiques de Chine. Hong-Kong, qui peut encore prétendre posséder une liberté de culte, est destinée à être touché par cet accord, alors que les frontières tomberont. Ces accords, visant à regrouper l’autorité de Pékin et du Vatican concernant l’église de Chine, semblent n’être qu’un début difficile, dans un pays où la Bible est interdite de vente et où beaucoup d’églises sont démolies.
Michael Yeung Ming-Cheung, originaire de Shanghai, est aujourd’hui critiqué pour ses positions pro-Chine, et sa prise de défense de l’Eglise catholique officiel de la Chine continentale ainsi que ses opinions concernant les manifestants pro-démocratie des manifestations de 2014. Ses liens amicaux avec la Chef Exécutive de Hong-Kong, Carrie Lam, une catholique, ne font qu'alimenter les critiques; les deux partagent des positions pro-Chine, de la à privilégier l’intrusion du système chinois dans celui de Hong-Kong, dont l’indépendance est pourtant protégée.