A l’occasion de mon voyage à Copenhague en mars 2018, j’ai pu découvrir les chefs d’œuvre de l’art islamique dont recèle la David Collection. Une expérience que je vous invite à partager si vous avez la chance de partir visiter la capitale danoise.
Collection jeune et novatrice, la David Collection s’est imposée en quelques dizaines d’années parmi les dix plus grandes collections d’art islamique au monde. Il existe au sein du même établissement une collection d’œuvres européennes du XVIIIe siècle et une collection de peintures danoises. En plus de la richesse des œuvres proposées, l’approche muséographique prend le contre-pied de la vision académique voire parfois poussiéreuse de certains musées occidentaux.
Je suis partie en direction de Copenhague dans le cadre de l’exposition « The Human Figure in Islamic Art- Holy men, princes and commoners ». J’ai eu l’opportunité d’être accueillie par le conservateur, Peter (dédicace à lui), qui en plus de nous décrire l’histoire de la collection, nous a proposé une visite guidée exclusive. La visite se fait de manière chronologique, depuis le califat omeyyade aux empires modernes. J’aimerais particulièrement insister sur les efforts de médiation mis en place par la collection. En somme, une approche ludique et moderne pour faire découvrir au public (souvent occidental), les arts de l’Islam. La salle des arts du livre mérite qu’on s’attarde sur elle : une disposition en tiroirs, conçue pour plaire au public mais aussi pour conserver au mieux les pages centenaires. Parmi les plus beaux chefs-d’œuvre, figurent des pages du Syiar-i Nabi de Mourad III, du Shahnameh de Shah Tahmasp ; deux ouvrages iconiques des règnes des deux souverains, le premier ottoman et le second iranien.
Concernant l’exposition, les conservateurs ont mis l’accent sur les arts du livre là encore, avec, à disposition du public, des loupes pour observer tous les détails des pages enluminées.
« The human Figure in Islamic Art-Holy men, princes and commoners » : L’exposition prend d’emblée un parti intéressant puisqu’elle évoque le « problème » de la représentation en art dans l’Islam. Problème qui n’en est pas vraiment un, puisque l’interdiction de représenter la figure humaine n’est vraiment effective qu’au sein du domaine religieux. C’est pourquoi il ne faudra pas vous étonner de ne pas voir des peintures à la Michel Ange orner les mosquées, ou encore un Coran illustré. Toutefois, la figure humaine est bel est bien présente dans les productions en terre d’Islam, sans aller chercher bien loin. L’« iconoclasme » dans la production artistique, idée encore bien trop présente au sein de l’opinion publique, n’est que le fruit d’un jugement peu élaboré. En guise d’exemple, les peintres de manuscrits ont démontré à travers les siècles qu’ils excellaient dans leur domaine et nous ont livré des chefs d’œuvre encore admirés aujourd’hui pour leur qualité esthétique et leur vivacité mais hélas bien trop souvent pour leur qualité monétaire.
Pour aller plus loin :
David Collection, « The human figure in Islamic Art-Holy men, princes and commoners », du 24/11/2017 au 13/05/2018 (https://www.davidmus.dk/en/current_events/special-exhibition)
https://www.davidmus.dk/en
Helena T.